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Rencontre furtive avec mes Ancêtres.

Août 12, 2021

Comment peut-on narrer un brin d’éternité de ces ancêtres ? En effet, écrire ce genre de récit n’est pas chose aisé, voire même, difficile ! Pourtant, je ne peux oublier cette sensation du bien-être d’avoir été visité par ces entités qui semble si bien vous connaître ! Certes, je ne vois pas la nécessité de mettre par écrit cette histoire pas très catholique ! Nonobstant, je vous livre à cœur ouvert, l’expérience de cette rencontre si magique, avec mes ancêtres. Ces ancêtres protecteurs disent certains, ces ancêtres gardiens nomment les autres, qui parfois, semble surgir de nulle part à la moindre difficulté que nous sentons. Ces ancêtres bienveillants qui semblent venir d’un autre âge, d’un autre monde, bref, d’un autre temps !

Des histoires qui vous hérissent le cuir chevelure, comme « les mauvais esprits, les bons esprits » sont de tout temps, me semble-t-il, inculqués consciemment ou inconsciemment dans notre cerveau, par les ouïes dire. Dans mon ile, on appelle cela, des histoires de « tupapau ». On raconte, que sur certain lopins de terres de mon ile, UA-POU, existaient des fantômes toujours en vagabondages. Sont-ils bons ou mauvais ? Peut-être bien qu’oui, peut-être bien qu’non. On raconte aussi que mes ancêtres habitaient autrefois dans les vallées, loin de la mer. Une stratégie sécuritaire ? Peut-être bien qu’oui, peut-être bien qu’on.

Un conseil, observez bien les fonds des vallées des iles Marquises ! Vous remarquerez alors la présence des centaines, voire, des milliers de vestiges d’antan, qui portent le nom de  « PAEPAE ». Une traçabilité qui prouve à cent pour cent, que ces fonds des vallées, sont habités par des, je ne sais, quels esprits !

Tout a commencé, un jour ! Un jour ordinaire, sans être forcément extraordinaire ! En guise de punition, ma mère telle une matrone, me décréta sévèrement d’aller chercher des cocos au fond de la vallée. Figurez-vous, à 16h de l’après-midi !!! C’est chaud !!! Et pas sur n’importe quelle terre : « Koako » ! Une des terres de mes ancêtres réputées pour ses histoires de « tupapau ». De plus, à une heure tardive de la journée, il n’y a presque plus personne dans les fonds de la vallée ! Tout le monde est tranquillement chez-soi, à faire la sieste ou à s’occuper autrement. En une fraction de temps, tous mes sens se sont volatilisés au son de « Koako » et la peur, s’est installée à une vitesse incroyable dans tous les membres de mon être.

De tout mon cœur d’adolescent, j’ai éprouvé à ce moment-là de la haine viscérale envers ma mère. Oh oui ! Et comment ! Je n’étais qu’une adolescente à cette époque-là. Comprenez-moi et pardonnez-moi ! Il n’est pas sans dire que c’était en trépignant et en reniflant que je me mis en route, via, « Koako ». En chemin, muni d’un grand sac et d’un grand couteau, les histoires de fantômes trottinaient malgré moi, dans ma petite cervelle. Faire demi-tour ? Tu sais ce qui t’attends ! Des coups de balais à ne plus en finir ! Avec beaucoup de courage, j’ai dû alors accepter la situation, toutefois, avec beaucoup de crainte !

Vestige d’un « paepae » marquisien.

L’inattendue rencontre…

De la route, « Koako » se situait à ma gauche caché par toutes sortes d’arbres fruitiers, des cocotiers, des plantes et de mauvaises herbes de tous genres. Bref, « la jungle marquisienne » ! J’entrepris d’escalader les « paepae » de  « Pouaru », un raccourci que je connaissais parfaitement. Plus j’avançais en profondeur, plus la chair de poule me gouvernait ! C’est drôle, comme tout à coup, je me sentais si seule, et perdue dans le silence mortel des fonds des vallées obscures ! Il n’y avait pas l’ombre d’un rayon de soleil ! Tout était sombre ! Je pénètre dans cette terre de mes ancêtres les yeux écarquillés, tous mes sens en alertes ! Comme par hasard, je me suis retrouvé debout devant une porte certainement d’un « paepae », dont je n’avais jamais remarqué auparavant. Cette intuition était tellement si forte en moi, que je suis restée figée !!!

C’est alors que j’ai senti des centaines de paires d’yeux, me scruter, me sonder, me scanner en profondeur comme si j’étais une feuille de papier dans laquelle on pouvait tout se permettre de faire ! Par intuition, je perçois physiquement et réellement des présences invisibles sur ce « paepae » ! Ce n’est pas des bobards que je vous raconte ! On aurait dit que ces présences invisibles était un groupe de conseiller discutant entre eux, à mon sujet. A propos de quoi ? Je ne sais. Et bizarrement, je contrôlais la situation. Une deuxième fois, je ressens encore, cette fois, non pas scruté, mais des regards posés sur moi, avec bienveillance. Je me suis senti à ce moment, aimé par ces êtres invisibles.

Il m’avais semblé que ces entités invisibles que j’avais nommé « mes ancêtres » m’invitaient à ne jamais avoir peur. Oui, n’ai pas peur dans la vie ! Mon corps se détendit, se relaxa en douce ! Peu à peu, une immense paix m’avait saisie ! Ah cette paix ! Un cadeau inoubliable en ma faveur, venant de leur part ! Dans cette euphorie de paix, seul, les yeux de mon âme pouvaient exprimer la valeur de cette rencontre inattendue, avec mes ancêtres. Et cette valeur était celle-ci : Tu es aimé, tout simplement. N’est-ce pas un cadeau merveilleux !

J’ai toujours eu le pressentiment, que cette rencontre a été voulue. Dans un sens, il se peut aussi, que je l’avais provoqué ! Tant, la peur de me rendre à « Koako », était si puissante ! Cette expérience m’avait donné de croire qu’il existe bel et bien des êtres invisibles qui nous aident, qui nous aiment et qui veillent sur nous. Ce n’est pas un hasard, mais bien une réalité qui se traduit et se vit dans l’invisible. Ne dit-on pas : « toute rencontre à ses raisons d’être » ? Pour moi, cette raison d’être, était d’avoir été invitée par mes ancêtres, afin que je puisse gouter une petite part d’éternité en leur compagnie, un jour de mes 15 ans. Sensation inoubliable et bienfaisante, encré en moi, pour l’éternité !

Kermesse à Dreux

Valentine 2/02/2015