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La peur! Quelle horrible sentiment.

Août 11, 2021

Pourquoi avons-nous peur ? De quoi avons-nous peur ? La peur ne nous rend-il pas vulnérable face à la vie ? Je ne cherche pas ici à élaborer en philosophant ce thème de la peur, ni non plus de faire un exposé. Les grands penseurs philosophiques ont déjà commenté des idées pertinentes sur cette notion. Nonobstant, il faut le dire, chaque personne peut apporter sa propre compréhension et signification quant à ce terme la peur. Alors si vous le voulez-bien, permettez-moi de vous relater ici ce qu’est la peur avec mes propos, cela, en vous racontant unes de mes expériences vécues dans mon ile natale, UA-POU.

Je me souviens comme si c’était hier ! J’étais dans notre petit bateau assise, avec dans mes bras, ma petite nièce Gémima dont j’avais la responsabilité. Elle n’avait que 2 ans et elle était très malade. D’urgence, il fallait l’emmener à l’hôpital de Hakahau. Ce jour-là, la mer était houleuse et par précaution, mon père avait quémandé le grand bateau de mon oncle Karoro, qui lui, par peur du mauvais temps avait refusé. « Nape To Eo » surnom donné à notre petit bateau n’était pas de taille. Je voyais bien que mon père hésitait. Il n’arrêtait pas de scruter l’horizon l’air inquiet et cependant décidé. Malgré le mauvais temps et son inquiétude, mon père prit une décision dont je ne saurais dire si elle était sage. Que feriez-vous si votre enfant était gravement malade ?

A l’époque on n’avait pas encore de voiture qui partait de Hakatao à Hakahau. Les gens de mon petit village scrutaient mon père comme pour lui dire « t’es pas un peu fou papa Roka ? ». Nous partîmes donc tous les trois sur notre petit bateau et ce, malgré les intempéries.

De Hakatao jusqu’à Hakahétau le voyage n’était pas trop perturbant. Papa était assis, c’est le signe que jusque-là tout allait bien. La traversée par bateau de Hakahétau / à Hakahau est dangereuse ! Cette traversée m’a toujours paralysé de peur et cette fois-ci, c’était pire ! C’était l’enfer ! Nous n’avions même pas encore traversée la passe que déjà des grosses vagues de presque de un mètre nous guettaient !

En vacance chez un de mes frères en 2002

Le capitaine du bateau.

On disait de mon père qu’il était un bon conducteur et il avait montré ce jour-là son savoir-faire. Notre bateau allait tout doucement sur cet immense océan. C’était la meilleure façon de contrer les grosses vagues. Des vagues et des creux à ne plus en finir ça vous prend les entrailles ! Et, à l’allure qu’on avançait cela m’avait paru une éternité ! J’étais terriblement horrifié ! Une seule vague à l’intérieure du bateau et nous étions perdu. C’était horrible ! Mon Dieu au secours !

Comme par enchantement, je vis alors trois dauphins qui nous accompagnaient. Je pouvais presque les toucher tellement notre bateau était petit au milieu de cette immensité bleue ! Dès lors que j’avais aperçu les dauphins à coté de notre bateau, ma peur s’était évaporée comme par magie ! La paix, cette paix si douce, s’était installée et avait envahie tout mon être. Je crois sincèrement que ma petite nièce avait ressentie ce que mon cœur ressentait. Je la sentais magnifique et paisible dans mes bras.

La présence des dauphins m’avait apporté un sentiment de sécurité dans cet enfer ! Plus rien ne me faisait peur. J’avais même du plaisir à tanguer dans cet enfer, tant la présence des dauphins était incroyablement sécurisante, douce et agréable. Il faut vraiment le vivre pour y croire!

Il n’est pas sans dire que j’admirai mon père, debout, à manier avec souplesse et délicatesse notre petit bateau, afin d’éviter les vagues et les creux des vagues pour ne pas déraper. Quel capitaine ! Les dauphins nous avaient accompagnés juste là où il fallait, avant l’entrée à Hakahau là où il faisait plus calme ! Jamais je n’oublierai cette peur qui s’était transformé en un sentiment de paix inouïe.

Enfin, si je puis dire, la peur nous donne le sentiment qu’on est peu de chose, qu’on est rien. Elle nous paralyse, nous rend vulnérable. La peur nous met dans une position inconfortable, instable. Cependant quand la peur est vaincue comme ce qui m’est arrivé grâce à la présence des dauphins, alors la peur n’a plus de nom, elle n’est rien d’autre qu’un sentiment illusoire. Un pont obligatoire pour passer à une autre étape qui nous transforme de l’intérieur. Traverser la peur pour gouter ce sentiment inouï de la douceur! Grâce à des êtres merveilleux que sont les dauphins.

Photo Valentine

Valentine 22/01/2014